Certes les grandes constructions de l'imaginaire sont aussi presque toujours de grandes mises en scène idéologiques: l'image des deux glaives, celle de l'âge d'or, des lieux de l'au-delà, proviennent souvent de la volonté des puissants, des clercs notamment, de mieux manipuler et imposere des thèses idéologiques et politiques. La plus haute création littéraire de l'imaginaire médiéval, la Divina Commedia, n'est-elle pas le moyen pour Dante de servir des combats politiques? Cette imbrication de l'imaginaire et de l'idéologique ne fait que rendre plus féconde, plus nécessaire une reflexion sur la nature et les fonctions de l'imaginaire.
Si l'imaginaire est ainsi lié à quelques-unes au moins des facultés par lesquelles les hommes cherchent à comprendre le monde dans lequel ils vivent et à maîtriser pour réaliser leurs aspiration, il en découle que l'imaginaire a une histoire. Le connu et les formes ( à supposer que cette distinction soit pertinente) de l'imaginaire changent avec le temps et suivent la vie des socétés à travers les vicissitudes, les crises, le renouvellements, les créations qui marquent tout les secteurs de l'historie, vécue par les hommes et les femmes en société et par les historiens qui s'efforcent de les expliquer.
L'imaginaire de l'église au Moyen Age n'est pas le même que celui du temple dans l'Antiquité, et dans la longue durée au Moyen Age même l'imaginaire qui semble le

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